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Affichage des articles du 2020

Je vais vous parler d'une famille, des amis, des voisins.

Je les connais depuis gamin et je les aide depuis des années. Je suis leur unique ami de confiance et ils n'ont aucun contact avec le reste de leur famille.   Le père décédé depuis une dizaine d'années, la mère de 89 ans vit en appartement avec son fils et sa fille de 66 et 61 ans.   Le fils retraité de petits boulots, avec moins de 600 euros par mois, est handicapé d'une jambe et d'un bras. Un minimum de scolarisation. La fille possède également un taux d'invalidité pour une déformation de la colonne. A mon avis, la connaissant bien, elle est certainement autiste, mais cela n'a jamais été évoqué par qui que ce soit. Elle a eu un cancer du sein. Elle travaille dans un établissement d'aide par le travail (ESAT) réservé aux personnes en situation de handicap. Elle n'a aucun loisir particulier et ne sort jamais, excepté pour son travail et quelques obligations.   Le fils a un cancer des poumons déclaré au début 2020. Après 8 mois d'hospitalisation (conf

Aidante familiale, je sors du silence

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  Voici le témoignage de Lylou, aidante de son amoureux.   A retrouver également sur sa page www.facebook.com/avecmestetras Un témoignage difficile mais plein d'amour, parmi tant d'autres Ce sont ses mots   Je suis devenu aidante familiale, cela fait maintenant deux ans... Jamais je n’aurais pu imaginer la charge physique et émotionnelle que cela pouvait représenter... et de devenir invisible aux yeux de tous. Nous sommes rangés au même titre que les mères aux foyers. J’ai entendu à plusieurs reprises, que ce soit de mon entourage proche comme bien plus éloigné, des remarques assez incroyables ! Je ne veux pas de médaille, mais juste un minimum de reconnaissance. Je dirais mieux, le respect. Mais pour cela, il faut qu’ils sachent... Qu’ils sachent que nous nous retrouvons dans beaucoup de cas seuls. Moi, on m’a tout délégué. C’est-à-dire, qu'aujourd’hui moi simple aidante, je me retrouve à être femme, mère, auxiliaire de vie, infirmière et j’en passe. Mais personne ne comp

VIOLence

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  (en bas de page, je lance un appel, SVP) Je vais vous parler d'une amie, en dépression pour harcèlement, violence et viol. Un témoignage en soutien à d'autres dans le même cas. Cette amie a un père violent, pervers narcissique, tout comme ses propres parents l’étaient. La mère est son "objet", mais il ne peut pas la frapper sinon elle partirait (c'est déjà ça...). Donc, sa fille est devenue son punchingball. Une première gifle a 3 ans et la gamine a volé… Le père est un sportif de combat de haut niveau. En plus des coups, il y a les mots. Les maux et les mots. Une deuxième fille naitra et subira également ce comportement, mais moindre, car elle a des troubles de l'attention. Les coups sur mon amie dureront jusqu'à ses 10 ans, période correspondant à la naissance de sa deuxième sœur. Cette dernière, il ne l'a touchera pas (?). Sa grande sœur veille, et je suis fier d'elle. Plus de coups, mais les mots n'ont jamais cessé.  Ensuite, dans le cerc

Aidante confinée a vie

Le mari en EHPAD, de mon amie aidante dont j'ai raconté son combat par 2 fois ici (liens ci-dessous), est décédé dimanche. Quelle raison ? pas de symptôme probant du COVID, pas de symptôme cardiaque, pas d'hospitalisation, a peine une journée de soins palliatifs - bref, on ne saura jamais, je crois. Ils l'ont appelée la veille pour lui dire de venir. Sur place, son mari était sous oxygène. Parait-il qu'il ne mangeait plus depuis quelques jours et que c'était bientôt la fin.... La nuit qui suivait, c'était bien la fin. J'imagine ce qui se passe aujourd'hui dans sa tête après trois semaines d'interdiction de visite, tous ces combats contre l'établissement, et le harcèlement subi. Persuadée, j'en suis certain aussi, que son homme tenait le coup uniquement par sa présence de 14 à 20h 7/7. Aux diners qu'elle prenait soigneusement le temps de lui donner, aux salades de fruits qu'elle préparait pour le gouter, aux nombreux verres d

Un sacré monsieur, et pchitt

Dans un Ehpad, j'ai connu un vieux monsieur qui passait son temps dans les couloirs, recroquevillé dans son fauteuil roulant, vêtu en jogging et polaire verte, et regardant sans cesse le sol la bave aux lèvres. On ne comprenait pas ce qu'il disait. Il était doux, avec des yeux qui en disaient beaucoup et j'avais une grande tendresse pour lui. Avec quelques éléments récoltés en discutant avec le personnel : j'ai découvert ensuite qu'il était, qu'il est, dans le "musée de la kinésithérapie", rubrique "les hommes qui ont fait la kiné" Il a contribué à créer la kiné respiratoire. Il a travaillé sur la mucoviscidose, sur les greffes rénales, etc. Il fut responsable du service kiné respiratoire à Necker enfants malades.. rédacteur en chef d'une revue, lauréat de prix, membre d'un jury, etc.. Et il se retrouvait dans cet établissement très moyen, a errer, sans trop de visite.... Les mamans du personnel qui s'occupaient de lui, pouvai