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Aidant du conjoint ou du parent

Mon expérience d'aidant ressource en ETP m'a confirmé une chose.  Il est plus difficile pour l'aidant d'accepter le "changement de personnalité" du conjoint atteint d'une maladie neurodégénérative type Alzheimer, que de la mère ou du père d'un âge avancé avec les mêmes symptômes.    Le parent est naturellement plus âgé que l'enfant (adulte pour le coup) et nous nous attendons donc un jour à une certaine déficience, maladie ou pas, et à l'approche d'une fin de vie. Et le système n'oublie pas de nous le rappeler... bref !  A un moment de notre vie, nous quittons nos parents. Nous ajoutons éventuellement dans notre cœur un conjoint et des enfants. Ils deviennent aussi, ceux qui comptent le plus pour nous. Je ne minimise pas l'amour pour le parent tellement évident et viscéral, la peine, ainsi que notre dévouement pour lui.   Un conjoint, rien ne nous prépare à cela. Nous avons partagé une grande partie de notre vie, avec les mêmes in...

Confidences sous l'eau rayée

 Samedi soir, j'ai revu mes anciens collègues de travail lors d'un repas.
Des ingénieurs, techniciens supérieurs, chefs de service, actifs ou retraités.
Ils travaillent dans un monde sans pitié pour une multinationale. Une de celle qui a fait l'actu pour des suicides sur site.
J'étais un peu le mouton égaré, avec mon "job" d'aidant. Quoique, la laine est plutôt sur leur dos (dans la bouche pour certain) avec leur multinat, à suivre les règles et à baisser la tête devant le chef...  Bref.

Les questions qui tournaient au bar, mon verre d'eau sirop à la main, avec modération et les autres :
"Et toi, tu fais quoi maintenant ? Tu es toujours PRC chez K2X dans le service Rm31 ?"
"Je suis n+2"
"cool"
"Et toi ?"
"Moi ? je suis ADB"
"A... comme... actionnaire ?"
"non, comme Aidant De Base"
"tu veux dire coach des.... grouillots ?"
Halala, blague à part, mes potos ne sont pas comme ça, heureusement.
En discutant avec l'un d'eux (trois) dont les parents se sont occupés de leurs parents durant 3 années jusqu’à la fin de vie, il me disait que l'on arrivait face à un vrai problème de société. Que la génération actuelle et future n'aura pas la vocation naturelle à s'occuper des proches comme nos anciens et que vu le rallongement de la durée de vie, nous allions droit dans le mur.

Hé bé, j'étais agréablement surpris par son discours.

Un autre me confiait son grand regret de ne pas avoir été plus présent auprès de son père, décédé au Maroc, où il était retourné pour sa retraite.
D'un coup, je devenais LE MESSIE ! Mais, si !  Que de confidence... (!?)
Je passe sur les compliments des autres, les simples hochements de tête, etc.

Encore un autre qui me parlait de sa mère en maison de retraite depuis 6 ans. Elle y était heureuse jusqu'au récent changement de directrice. Avant, la grande salle était toujours vivante, me disait-il et aujourd'hui tout le monde est dans sa chambre. Et, que la maison gagnait plus d'argent avec de (faux) grands dépendants... Gloups !

La question que l'on m'a posée également et que l'on me pose toujours, même ma famille :
« et après ? que feras-tu ? Ça va être dur de revenir dans le monde du travail surtout à un âge senior+ ». Quand on me pose cette question, j'y entends toujours le sous-entendu "ben, pourquoi fais-tu ça ?"

Commentaires

  1. "Je profite du temps présent" c'est vrai que quand on est aidant, les perspectives de carrière sont restreintes... alors profite...
    Carpe Diem

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  2. Demain est autre jour... Tu fais un beau métier, savoure-le.

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    Réponses
    1. Merci Babeth. Toi aussi même s'il n'est pas apprécié a sa juste valeur par des gens qui n'ont pas la vocation

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  3. Nous faisons parti d'une multinationnale, ADB..... Nos objectifs sont élevés, mais on essaye coûte que coûte de les atteindre, notre rémuniration...... On vera un autre jour !

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    Réponses
    1. Absolument 2nise :-) Nous sommes payés en nature (amour)

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