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Aidant du conjoint ou du parent

Mon expérience d'aidant ressource en ETP m'a confirmé une chose.  Il est plus difficile pour l'aidant d'accepter le "changement de personnalité" du conjoint atteint d'une maladie neurodégénérative type Alzheimer, que de la mère ou du père d'un âge avancé avec les mêmes symptômes.    Le parent est naturellement plus âgé que l'enfant (adulte pour le coup) et nous nous attendons donc un jour à une certaine déficience, maladie ou pas, et à l'approche d'une fin de vie. Et le système n'oublie pas de nous le rappeler... bref !  A un moment de notre vie, nous quittons nos parents. Nous ajoutons éventuellement dans notre cœur un conjoint et des enfants. Ils deviennent aussi, ceux qui comptent le plus pour nous. Je ne minimise pas l'amour pour le parent tellement évident et viscéral, la peine, ainsi que notre dévouement pour lui.   Un conjoint, rien ne nous prépare à cela. Nous avons partagé une grande partie de notre vie, avec les mêmes in...

Merci vieille branche

Un jour, on m'a offert un petit bonsaï. Il était magnifique avec un tronc en forme de serpent dansant. Au bout de quelques mois, il s’est mis à perdre toutes ses branches et ses feuilles. Je l’ai apporté à la clinique du bonsaï à Paris et ils m’ont confirmé que le tronc était sec et mort. Il ne restait plus rien que ce bout de bois.
Il ne devait pas se sentir bien dans ce nouvel environnement, je l'avais certainement mal entretenu. Ma mère ne voulait pas que je m'en débarrasse.
J’ai donc continué à l’arroser, plus délicatement, mais sans grands espoirs.
Et dans un coin du tronc…, une petite branche s’est mise à pousser à la verticale, et droite de fierté.
Aujourd’hui, cette branche est deux fois plus haute que le bonsaï d’origine. Grâce à elle, d’autres branches ont poussé dessus. Je la taille très peu, elle ne ressemble à rien des standards du bonsaï, mais elle vit. Je la laisse s’éclater à sa guise. Le tronc d'origine est toujours là et toujours aussi sec. On ne le regarde même plus, les yeux se braquent sur cette fine branche.
Le Bonsaï a 13 ans aujourd'hui et toujours la grande forme. Bon… il a des périodes difficiles, mais il repart toujours après.
Ma mère, qui fonctionne en mode limité avec la maladie, à une joie immense à le contempler.
Merci la branche, merci la vie !


Commentaires

  1. Merci Charlie pour tes mots toujours aussi beaux et bons Doune

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  2. Je me souviens avoir eu un bonzaï, sauvé d'une chute de deux étages (mis sur le rebord d'une fenêtre, il avait été poussé par inadvertance), puis des dents rageuses de mon chaton, je l'avais mis sur le palier pour le protéger, à la lumière. Il a fini séché par les fumées de l'appartement en flammes du dessous. les plantes et moi...
    Tu es un poète, un vrai ;-)

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  3. L’âme poète, comme Kat en ce vendredi, merci de ce partage. La vie nous surprend par son élan singulier !

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  4. Bravo pour ta patience et te persévérance!!!

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