Accusée d'être aidante


J’ai écrit à la direction d’un groupe d’EHPAD pour leur demander une issue favorable pour une aidante qui subit une pression énorme dans l’un de leurs établissements. Car elle dérange ! 
J’ai ajouté vouloir une réponse à mon courrier en précisant que sinon je ne pourrai bientôt plus la retenir pour en parler aux médias ou porter plainte. 
Pas de réponse !

Et comme par hasard quelques jours après, elle est convoquée au COMMISSARIAT pour accusations de maltraitances envers son mari, résident de l’établissement.
ON LUI A PRIS SES EMPREINTES... ( ??!!)

Et au moment des faits de soi-disant maltraitances, on ne lui dit rien ?
On prend note de loin et c’est tout ?  Non-assistance à personne en danger alors ?!
Et on porte plainte un beau jour quand ça sent mauvais ?

Et quand bien même l’aidante aurait exceptionnellement porté la main sur son mari (chose qu’elle nie catégoriquement), quand on connait la pression des aidants, on ne sait pas le comprendre et l’admettre ? Quel aidant n’a pas eu une fois un geste incontrôlé, d’agacement, d’épuisement, qu’il regrette toute sa vie ensuite ?
S’il y a bien une institution qui connait les aidants et leur poids sur les épaules, c’est bien les EHPAD, non ? 

Retour en arrière : 
Mes parents furent résidents de l’EHPAD concerné. J’y étais membre du conseil de vie sociale. Mon père était voisin de chambre d’un monsieur totalement dépendant. Je connais donc bien sa femme, l’aidante concernée, qui vient tous les jours le voir.
Mes parents résidaient à 2 étages différents. 2 équipes par étage se relayent (infirmière, AS AMP), j’en connaissais donc 4. A l’étage de mon père, 1 équipe sur les 4 et elle seule ne me plaisait pas du tout. A l’époque, je l’avais déjà signalé au directeur. J’ai conscience que ce métier est extrêmement difficile et j’ai un énorme respect pour ces personnes, mais cela n’empêche pas la bienveillance dans toute sa définition. L’aidante reproche indirectement le mauvais travail de cette fameuse équipe. Elle ne se laisse pas faire quand son mari est « mal traité ». N'est-ce pas normal ?  Il se débat quand on le change ou le lave et avec l’autre équipe ça se passe bien. J’ai été témoin d’insultes de membres du personnel envers cette aidante et de gestes déplacés. Un dossier « doit certainement » être monté contre elle, le moindre fait et geste noté avec fracas. La direction fait bloque avec son personnel. En haut lieu, on m’a dit que certaines employées avaient plus de 20 ans de maison et que c’était compliqué (??).

J’entends régulièrement des plaintes auprès d’autres résidents et familles. Car il y a également le travail global de l’établissement qui est contesté. Beaucoup de résidents sont laissés dans leur coin. Le repas du soir est vite expédié pour finir le service. Les soins laissent à désirer, l’hygiène, et l'animation n'en parlons pas… Et alors, si vous êtes totalement dépendant et sans visite, vous n’êtes plus grand-chose. Je pèse mes mots bon sang !

C’est inadmissible et couillu, qu’une grosse entreprise d’aide aux personnes âgées charge autant une femme seule, SACHANT : qu’elle vient voir son mari tous les jours jusqu’à 19/20h (sa fille ne vient jamais voir son père), qu’elle lui donne à manger le soir à part, au calme et à un rythme humain pour qu’il se nourrisse enfin, ET que des familles et résidents soient mécontents.

Le soir quand elle rentre, elle se retrouve seule chez elle. Elle n’a pas envie de se faire à manger entre 2 sanglots. Elle m’appelle régulièrement, car elle n’a pour ainsi dire que moi comme soutien.

Quand bien même, elle soit éventuellement d’un caractère fort et qu’elle ne mâche pas ses mots, l’établissement doit trouver une issue favorable pour cette aidante et non en l’enfonçant. Et aujourd’hui après des mois de conflits, il faut admettre et tolérer qu’elle soit à bout et du coup, sans filtre.

Bien sûr, je n’ai pas à me mêler de ce qui ne me regarde pas, je n’ai pas toutes les données, mais je connais un peu cette femme maintenant. Il y a des liens forts entre familles de résidents d'un même établissement. Je pense aux actuels et futurs résidents.

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Commentaires

  1. Dénonce JSA, cette situation ne peut durer, ces maltraitances doivent cesser; nous les aidants ne sommes jamais compris; le rejet nous attend à la porte chaque matin. Bravo pour ton investissement.

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  2. Ton histoire aussi triste soit-elle m'interpelle car cela m'est arrivée en Guadeloupe lorsque mon époux a intégré une clinique de soins de suite après son AVC. Je n'ai cessé de protesté, alerté la direction... en vain. Pire on a renvoyé mon époux à la maison du jour au lendemain sans nous laisser le temps de nous retourner en nous imposant une HAD alors qu'il commençait à peine sa rééducation... J'espère que cette dame tiendra le choc. Courage à toi

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    1. Ma mère, après l’hôpital, aucun SSR ne voulait d'elle. Merci Odile

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