Qui n'a jamais aidé un ami à déménager, accepté une invitation, traité un dossier supplémentaire au travail ; avec l'envie profonde de dire "NON !"
Peur d’être jugé, peur du conflit ? Quand notre éducation nous pousse à agir selon le désir de l'autre. Ne pas dire non à maman pour ne pas la décevoir.
Dire "OUI" est apparenté à la gentillesse (??). Mais, celui qui nous dit "non" est-il systématiquement mal perçu ?!
Comme mon préposé, c'est le fameux "facteur humain". Qui interprète les choses suivant son vécu en incluant évidemment l'erreur humaine.
Pourtant, c'est facile de dire "NON", non ? :
"NON, madame, ce ne sont pas les bougies qui empêchent votre voiture de démarrer, mais bien les 4 pneus. Et croyez-moi, j'ai du métier"
"NON, messieurs dames, le taux de votre crédit NTM n'est pas évolutif"
"NON, monsieur Aidant..."
"Philippe"
"Monsieur Philippe, NON disais-je, pas la peine, je pense qu'il a juste besoin de faire caca plus souvent"
Plusieurs semaines après : "Votre père a un lymphome agressif de 10 cm sur le grêle"…
Ben oui, quel gâchis d'opérer pour une tumeur de 3 cm. 10 cm c'est tellement plus fun !
Notre médecin pratique parfois les arts martiaux : le cas raté.
Je n'ai pas eu les "gonades" de lui dire : "NON, écoutez-moi lorsque je vous demande de lui palper le ventre". Palpez pour palper s'il vous plaît, et j'en aurais pour mon argent.
Est-il mieux disposé que moi pour dire "NON" parce qu'il est éminent dans son domaine ?
N'ai-je pas un semblant de crédibilité, d'expérience en vivant 24/24 avec mon aidé connecté à tous mes sens. En devant déchiffrer ses gênes par manque de paroles cohérentes, en l'aidant a se lever de son lit, de son fauteuil, en l'aidant a se laver, en lui préparant les repas, en lui lavant son appareil dentaire, en lui faisant travailler la mémoire, sa motricité, en guettant ses selles, en me levant plusieurs fois la nuit pour le guider aux toilettes et lui rappeler comment s'assoir correctement ?
Je dois tout absorber.
Maintenant, je vais enfin me dévoiler : Bob l'éponge..., c'est moi !
Mon expérience d'aidant ressource en ETP m'a confirmé une chose. Il est plus difficile pour l'aidant d'accepter le "changement de personnalité" du conjoint atteint d'une maladie neurodégénérative type Alzheimer, que de la mère ou du père d'un âge avancé avec les mêmes symptômes. Le parent est naturellement plus âgé que l'enfant (adulte pour le coup) et nous nous attendons donc un jour à une certaine déficience, maladie ou pas, et à l'approche d'une fin de vie. Et le système n'oublie pas de nous le rappeler... bref ! A un moment de notre vie, nous quittons nos parents. Nous ajoutons éventuellement dans notre cœur un conjoint et des enfants. Ils deviennent aussi, ceux qui comptent le plus pour nous. Je ne minimise pas l'amour pour le parent tellement évident et viscéral, la peine, ainsi que notre dévouement pour lui. Un conjoint, rien ne nous prépare à cela. Nous avons partagé une grande partie de notre vie, avec les mêmes in...
ah bah je comprends mieux tes réticences alors...
RépondreSupprimer:-)
SupprimerDure décision, merci monsieur le toubib a ne pas écouter les personnes les plus crédibles, celle qui s'occupe de leur proche et les connaisse mieux que quiconque.A t-on un langage de sourd face à ses professionnels médicaux? Que la force soit avec vous et que vous soyez entendu.
RépondreSupprimerMerci Doune
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